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Ski de Rêve !

le 2 mars 2013 | 9 commentaires

Vallee d’Aosta, Italy

Valgrisenche first permanente heliski base in Europe (since winter 1982/83)

Pour moi il n’y a pas de plus grands plaisirs à ski que de disposer d’une grande pente de neige vierge de toutes traces, pour y écrire de belles courbes en choisissant la meilleure ligne dans l’axe de la pente.

Malheureusement un privilège de moins moins accessible à partir des stations de ski, où des hordes  de skieurs et snowboardeurs qui à chaque nouvelle  chute de neige débusquent et déflorent le moindre m2 de neige vierge.

L’engouement généralisé pour les grands espaces en pleine nature largement facilité par les nouvelles générations de skis et snowboards ouvrent les pentes convoitées au plus grand nombre.

Même phénomène en ski de randonnée, le nombre d’amateurs de ces espaces de liberté et de ces plaisirs a augmenté exponentiellement ces dernières années. Frustrant après plusieurs heures de marche de découvrir que la belle pente espérée est déjà ravagée par de multiples passages, souvent effectués trop tôt après les chutes de neige, raccourcissant ainsi les normes de sécurité au sujet des risques d’avalanche.

Une solution s’éloigner des endroits connus ou partir explorer les pays qui découvrent les sports d’hiver.

L’autre solution, la solution ultime: L’HELISKI.

HELISKI VALGRISENCHE, le must Européen en la matière. Une superbe vallée sauvage de 28 km qui se termine par un immense cirque de montagnes entouré de sommets qui culminent à 3747m comme la Grande Sassière, La Grande Traversière, le Glacier du Giasson, Feluma, Beca di Tos, Le Ruitor etc… plus de vingt sommets qui offrent une multitude d’itinéraires sous toutes les orientations. Un petit paradis pour skieurs à l’échelle européenne.

Hier réveillé à l’aube naissante, le moment où le ciel éteint ses dernières étoiles, la journée sera belle tout est limpide. L’itinéraire passe par le tunnel du Mont Blanc, reste à parcourir une vingtaine de km de route nationale beaucoup moins encombrée depuis la mise en fonction de l’autoroute dès la sortie du tunnel, à Leverogne on tourne à droite pour attaquer les derniers 10 km  de route de montagne,  au détour d’un virage, devant moi les superbes pentes du Ruitor , un peu plus haut le triangle blanc de la Grande Sassière, les souvenirs remontent, un moment de nostalgie. Aujourd’hui il y avait une place libre dans les rotations d’hélico, je suis invité à faire un petit reportage photographique.

Terminus l’Albergo Perret, je rentre dans le monde de l’héliski. Danilo le maître à penser des lieux, réuni ses guides, les groupes sont formés les horaires attribués. Un guide pour 5 personnes. Chaque guide contrôle le bon fonctionnement de l’équipement de son groupe: un Arva, émetteur récepteur de recherche en cas d’avalanche et un sac à dos système ABS, une sorte de bouée de sauvetage du skieur hors piste qui se gonfle pour maintenir en surface « le naufragé » en cas d’avalanche, comme pour un parachute il faut tirer sur une poignée pour déclencher le système pyrotechnique et le gonflage de la bouée. Dans le sac ABS une poche pour loger une pelle et une sonde pour compléter le kid de sécurité. Aujourd’hui je serai intégré au tendem de guides valdotains de l’organisation, Giovanna et Alexander.

A 9h tapante le premier groupe s’envole. Ensuite comme un ballet bien réglé tout s’orquestre par radio Danilo qui connait chaque m2 de sa vallée dirigera la symphonie en donnant aux pilotes la situation de chaque guide, résultat pas d’attente ni pour les skieurs ni pour les hélico.

Aujourd’hui il y du monde, la prestation aérienne sera assurée par la compagnie Pelissier Helicopter un superbe AgustaWestland  A19 Koala jaune épaulé par un A119 rouge les deux flabants neufs.
Notre premier objectif sera la pointe Maurin 3227m.  Andea le pilote nous pose délicatement sur l’ultime crête et plonge dans la vallée sitôt ses passagers en sécurité accroupis dans la neige fraîche.

Le monde est a nous, un point de vu grandiose sur les alpes italiennes du Mont Blanc  jusqu’au Cervin de tous cotés des pentes vierges, immaculées, nous ne sommes plus habitués à de tels spectacles.

Après quelques photos ne reste qu’à s’élancer. Une succession de superbes pentes larges, soutenues autorisant des centaines et même des milliers de virages dans une neige à la consistance idéale. De quoi se faire chauffer les cuisses et même plus.

Le temps de mettre en fagot  skis et battons l’hélico arrive il n’y plus qu’à embarquer pour un second vol, destination la pointe Rabuigne   3261m d’ici notre regard porte sur la face sud du Mont Blanc, juste en face le Ruitor.

Les paysages sont somptueux et la neige toujours aussi agréable. Giovanna trace la route on enchaîne, la consigne est de laisser un peu d’espace pour ne pas surcharger les pentes, prudence oblige la dernière couche est récente. Nous évoluons dans un enchaînement de vallons dominés par des arrêtes rocheuses acérées.

Cette descente d’environ 1500 m de dénivelé se termine près du lac de Beauregard après avoir traversé une partie boisée de gros mélèzes.
Ce qui est bluffant la sensation de disposer de la vallée pour notre petit groupe.  Au premier vol nous avons partagé l’atterrissage avec le groupe d’Alexander puis nous nous sommes retrouvés seuls dans les immensités et n’avons croisé qu’une ou deux fois dans la journée un ou deux des autres groupes avec leur guides dont des guides de Chamonix qui déjà 15 ans plus tôt fréquentaient les lieux.

Au troisième vol nous seront déposés presque au sommet de la Grande Traversière 3496m orientée nord-ouest Nous sommes en face des superbes pentes de la grande Sassière. Les premiers 500m sont encore dans l’ombre de la pointe rocheuse qui nous domine cela n’enlève rien au plaisir de skier dans des environnements chaque fois différents, fait de combes, de vallons de crêtes et de couloirs qui nous conduisent quelques 1300 m plus bas près du refuge Bezzi encore fermé à cette saison.

La dernière rotation sera pour nous poser sur le Glacier du Giasson 3154m. un des grands clasiques de la vallée. Le spectacle est toujours aussi grandiose. On prend un peu plus le temps d’admirer, la soif de poudreuse s’est estompée et pour certains la fatigue se fait sentir. Cette pente se termine aussi dans une foret de mélèzes bien espacés

Environ 6700m de dénivelé accomplis.

Un vol horizontal, l’hélico nous ramène à la base.

Ce fut une très belle journée de ski qui restera dans les mémoires.

On range skis, chaussures et matériel de sécurité, il est temps de se désaltérer au bar de l’Albergo Perret suivra un excellent repas valdotain avec au menu les inévitables pâtes comme seul on sait les cuisiner en Italie.

Si le paradis des skieurs existe il doit ressembler à ce que nous avons vécu aujourd’hui !

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